Memento vitæ

La configuration des lieux fait de l’accès à la salle de lecture un temps fort. Dissimulé au bout d’un interminable hall d’entrée, l’imposant patio qui y mène dévoile son volume au dernier moment, offrant à la lumière naturelle une remarquable percée zénithale le long d’un mur de pierre blonde, en vis-à-vis d’un vaste aplat rouge réchauffant la température des couleurs. Il débouche sur un plateau clair et presque vide de tout mobilier, par ailleurs très présent au rez-de-chaussée, qu’il rythme et lie de part en part d’une tonalité ludique aux couleurs vives et chaleureuses.
L’endroit idéal où créer la surprise en y inscrivant intimement une proposition aux proportions du lieu et faisant écho à son contenu, juste avant l’espace dédié à sa consultation. Un geste fort et minimaliste, fondé sur la légèreté, le mouvement, exprimant joyeusement une vitalité certaine via des matières et formes élémentaires, jouant avec la lumière comme avec les courants d’air,
Ce grand lâcher de feuilles ou pages est un support d’imaginaires. Il peut autant faire penser à une bourrasque de flocons de neige, une pluie de pétales, une nuée de tapis volants, qu’à un lâcher documentaire plus ou moins volontaire. C’est aussi un frais et joyeux désordre un peu envoûtant qui taquinera le visiteur lors de sa première ascension de l’escalier. Et saura installer une vraie complicité, lectures faites.
200 feuilles 33×45 cm en aluminium thermo-laqué + traitement anti-statique, montées sur tiges inox. Fixation au mur réversible via un système de fourreaux. 1 % artistique des Archives départementales de la Gironde.
Offre non retenue, 2011


